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9 septembre 2010

Crime d'amour

Un film d’Alain Corneau, avec Kristin Scott Thomas, Ludivine Sagnier (2010)

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Isabelle, un jeune cadre au grand talent, travaille dans une entreprise de conseil en marketing. Elle est l’adjointe de Christine, vraie caricature de la femme d’affaire riche qui s’assume. Isabelle est aussi blonde que Christine est brune, elle est aussi peu sûre d’elle que Christine a d’assurance. Très différentes, elles forment une équipe étrange, mais qui semble solide : Isabelle a de brillantes idées, et Christine les véhicule.

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Dès le début du film s’installe entre une relation ambiguë. Christine ne cesse de souffler le chaud et le froid avec son adjointe, totalement désarçonnée par la beauté calme et l’autorité imposante de sa supérieure. Isabelle ne sait pas si Christine veut qu’elle évolue, ou si elle veut se servir d’elle et de ses stratégies pour gagner en puissance professionnelle.

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Un jour, Isabelle commence à fréquenter Philippe, qui est aussi l’amant de Christine. Une confrontation muette entre les deux femmes s’instaure, et Christine va jusqu'au harcèlement moral. Humiliations publiques, pièges, provocation, démonstration et déclarations d’amour comme de haine. Isabelle s’enfonce petit à petit dans une grande dépression, commence à prendre beaucoup de médicaments, et un soir, elle pénètre par effraction chez Christine et la poignarde.

Mais au lieu d’essayer de dissimuler son acte, elle amène la police à la reconnaître coupable.

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C’est un film très sombre, qui se passe essentiellement dans l’univers gris de l’entreprise.

Le thème du harcèlement moral est bien traité, on observe bien chaque étape de l’évolution du mal-être d’Isabelle, sans jamais cerner les motivations de Christine, qui reste un mystère aussi bien pour les personnages du film que pour le spectateur. Le personnage de Philippe, entre ses deux maîtresses, est un pathétique et insignifiant, bien qu'agréable à regarder.

Par contre, la première partie du film, qui raconte le harcèlement de Christine, m'a semblée trop courte. Je pense que le scénario aurait pu davantage travailler sur cet aspect de l’histoire, même si la suite est très bien menée.

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Le film m’a surtout fait réfléchir au monde du travail.

Dans chaque bureau il faut que règne la mesure, le professionnalisme et l’indifférence aux sentiments. J’imagine que c’est pour ces raisons que dès que quelqu’un se laisse aller, craque ou parle de ses états d’âme, tout devient très compliqué. Le développement d’une relation extra-professionnelle est toujours risqué. Se confier est dangereux aussi, et s’aventurer sur le terrain de la concurrence-complicité, comme le font les héroïnes, est sans doute voué à l’échec.

Tout le monde se retient de laisser transparaître ses sentiments, son humanité en fait, ce qui peut parfois être aliénant si l’on ne sait pas se cantonner à son personnage « d’apparence ».

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