Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
w HeR eAb OuT s
29 novembre 2010

Les heures souterraines

De Delphine de Vigan aux éditions JC Lattès

C’est un livre qui fait peur.

Deux histoires en parallèle, deux vies qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre, dont on sent qu’elles doivent être reliées, à un certain moment du récit.

Mathilde et Thibault ont des raisons bien différentes de se trouver à côté de leur propre vie, de devenir étrangers à eux-mêmes. Pourtant, ils avancent encore. Ils ne cherchent pas de raisons de s’en sortir, ils continuent simplement à être. L’instinct de survie a une place importante, dans ce roman. On sent que les personnages sont à bout, mais tant qu’ils respirent, ils sont là.

Mathilde a perdu son mari il n’y a pas longtemps, et élève seule ses trois enfants. Thibault vient de rompre avec une femme qu’il a aimée plus qu’aucune autre, mais qui ne le lui a jamais rendu. Pour éviter de trop souffrir et d’être toujours celui qui aime le plus, il met fin à leur relation. Et continue sa vie de médecin à domicile, sans un bruit, mais le cœur déchiré.

L’histoire qui m’a le plus touchée est celle de Mathilde. C’est aussi celle que Delphine de Vigan développe le plus. Adjointe de l’un des directeurs d’une entreprise de conseils, Mathilde s’épanouit et prend de plus en plus de responsabilités, jusqu’au jour où lors d’une réunion, elle contredit son supérieur devant des clients. Elle ne pensait pas à mal, elle voulait juste que l’entretien se passe bien. Seulement, le directeur ne l’entend pas de cette oreille et, très vexé, il commence à harceler son adjointe. Mais sans rien dire, il lui enlève petit à petit tous les dossiers, coupe toute communication avec elle, lui fait une mauvaise réputation auprès de leurs collègues, et finit par la reléguer dans le bureau près des toilettes. Assise à son bureau, elle n’a plus rien à faire. Et personne pour lui venir en aide.

Mathilde doit continuer à gagner un salaire, elle a des enfants à élever. Et comme elle trouve tout cela très injustifié, elle continue de protester, mais en vain. Cette « machine infernale », ce « cercle vicieux », en est à un stade déjà trop avancé.

Delphine de Vigan raconte avec beaucoup de talent et de sensibilité chaque étape de ce harcèlement moral.

p

les_heures_souterraines

Publicité
Publicité
Commentaires
C
je l'ai taxé à maman. je le lis dès que j'ai fini le bouquin albin que tu m'as passé sur les vampires (thème très différent hihi)
w HeR eAb OuT s
Publicité
Archives
Publicité